🎄 Conte de Noël

Voici un petit conte de Noël en patois saintongeais.... Je me suis amusée à "décrypter" ce texte, pour vous... (La traduction se trouve après le texte original). Traduction parfois "approximative", car j'utilise plus fréquemment des mots en "patois" que je ne le parle vraiment...
note : La Charente-Maritime est composée  d'une grande partie de  deux anciennes "provinces", l'Aunis et la Saintonge..

Ine ricouène de Nau ;

O l'était la vèille de Nau.
Dépeu thièqu'jhors, o l'arrêtait pas d'néjhailler, et coum'o fasait frét,  la nèghe avait fini peur teni.
Les drôles aviant passé la jhornée douère. 
Les pu grands aviant été quié thiéqu' siâs d'éve que l'aviant garoché su la nèghe. O l'avait fait ine boun'épéssour de gllace. Et i l'aviant jhoué : o l'était à thiau là thi rip'rait meu qu'les aut'.
Les pu p'tits s'étiant mis à fare in bounhoume. Les grandes drôlesses les ajhidiant peur rôler  les grosses boules et bin les mett' en piace. Peur fini, i l'aviant mis ine casquète, in biâ fichu, ine carotte peur le nâ, ine pipe, des patates peur fare les boutons et deux grousses porées peur fare les bras.
Quant o l'a coumincé à fare nègue, tous les drôles se sont rentrés en thittant l'bouhoum' tout seul.
I l'était là à dodailler dépeu in bon moument, quant'ine kiochette feurlina d'o couté d'la minzon ; o l'était l'Pare Nouël et soun'âne, thi fasait sa tornée.Le peurnit thieuq'paquiets, i les veursa  dans la ch'minaïe et s'en r'vint. En vouéyant l'bounhoum', i z'i décit : 
-Qu'é t'o don qu'tu fais là, au mitan d'thielle cour ?
  Et l'bounhom' z'i répunit :
- Les drôles avant jhoué tout'la jhorné et asteur i m'avant thitté, l'temps coumince à m'durer.
- Veux-tu v'ni anvec mé, tu m'ajhidras à douné les paquiets ?
- I veux bin, mais o l'é qu'jh'ai reun' à douner.
- T'inthiéte pas, on teurjhou thieuq'chouse à douner.

Et les v'la partis ;  l'Pare Nouël l'em'na su les minzons, i l'avant douné tout s'qu'o peuvait avouère dans son charaban.

I sont arrivé à la d'rère minzon.
Bin, qu'o décit l'Pare Nouël "o l'é qu'o m'raste pu ren'"
"Allons vouère quand minme" z'i répounit l'bouhoum'.
En arrivant su l'tet, i s'sont penché à la ch'minaïe ; en bas, d'vant l'feu queurvé, in pauv' vieux et sa pauv' vieille étiant là à coubissé. 

La ch'minaïe avait encouère ine douche chaleur, l'bounhoum' se sentait tout chouse. 
"Continue sans moué" que l'décit au Pare Nouël, i m'en va rasté là.

Et l'Pare Nouël s'éboujha, r'trouva soum âne et s'en alla.

Bin douc'ment, la nèghe s'est mise à fonde, l'bounhoum' s'évanouillit.

Au p'tit matin, l'frêt fit sorti les pauv' vieux d'zeu songhes.
Et qu'est t'o qu'l'avant teurvé en d'ouvrant les z'euils ?
Ine casquette, ine pipe, in bia châle, ine grousse carotte, cinq ou si patates et deux porées.

O y'avait bin longtemps qu'peur la Nau, o l'avait reun' dans la ch'minaïe. Qu'était t'ou qu'avait pu douné tout thieu ?

"On a teurjhou thieuqu'chouse à douner"... l'Pare Nouël zou avait bin dit !...

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C'était la veille de Noël.

Depuis quelques jours, il n'arrêtait pas de neiger, et comme il faisait froid, la neige avait fini par tenir. Les enfants avaient passé la journée dehors.

Les plus grands étaient allés chercher quelques seaux d'eau, qu'ils ont jetés sur la neige. Cela avait fait une bonne épaisseur de glace. Et ils ont joué : c'était à celui qui glisserait "mieux" que les autres.

Les plus petits s'étaient mis à faire un bonhomme de neige. Les grandes filles les aidaient pour rouler les grosses boules et pour bien les mettre en place. Pour finir, ils lui ont mis une casquette, un joli foulard, une grosse carotte pour le nez, des pommes de terre pour faire les boutons et deux beaux poireaux pour faire les bras.

Quand la nuit a commencé à tomber, tous les enfants sont rentrés en laissant le bonhomme de neige tout seul. Il était là, à somnoler quand une clochette tinta du côté de la maison, c'était le Père Noël (et son âne) qui faisait sa tournée. Il prit quelques cadeaux, les versa dans la cheminée, et s'en retourna. En voyant le bonhomme de neige, il lui dit :
- "Qu'est-ce que tu fais là, au milieu de cette cour ?
Le bonhomme lui répondit :
-"Les enfants ont joué toute la journée, et maintenant ils m'ont laissé. Le temps commence à me durer.
-"Veux-tu venir avec moi, tu m'aideras à distribuer les cadeaux ?
-"Je veux bien, mais c'est que je n'ai rien à donner.
-" Ne t'inquiète pas, on a toujours quelque chose à donner !

Et les voilà partis. Le Père Noël l'emmena sur les maisons et ils ont distribué tout ce qu'il y avait dans la charrette.
Quand ils sont arrivés à la dernière maison, le Père-Noël dit :
-"Mais c'est qu'il ne me reste plus rien !
-"Allons voir quand même, lui dit le bonhomme de neige.
En arrivant sur le toit, ils se sont penchés au dessus de la cheminée.En bas, devant le feu éteint, un vieil homme et sa femme était en train de somnoler.
La cheminée avait encore une douce chaleur, le bonhomme de neige se sentait tout chose.
-"Continue sans moi, dit-il au Père Noël, je vais rester ici.

Et le Père Noël retourna vers son âne et s'en alla.
Doucement la neige se mit à fondre, le bonhomme s'évanouit.
Au petit matin, le froid fit sortir les pauvres "vieux" de leur rêve. Et qu'on t-ils trouvé en ouvrant les yeux ? Une casquette, un beau foulard, une carotte, cinq ou six pommes de terre et deux poireaux !

Il y avait bien longtemps, que pour Noël, il n'y avait rien au pied de la cheminée. Qui avait bien pu donner tout cela ?
"On a toujours quelque chose à donner!" Le Père Noël l'avait bien dit....